Prince

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Genre funk, pop, soul, 80s, rock

Prince est né le 7 juin 1958 au Mount Sinai Hospital de Minneapolis, á Minnesota, aux États-Unis et mort le 21 avril 2016 á Minnesota. Il est resté très attaché à cette ville, et l'a mise régulièrement en valeur dans ses chansons, ses clips ou certains de ses films.

Son père, John L. Nelson, était plâtrier. Sa mère Mattie venait de finir ses études lorsqu'elle rencontra John dont elle était de 16 ans la cadette. Après avoir été diplômée, elle travailla principalement dans un service d'action sociale. Ils eurent ensemble deux enfants : Prince Rogers, en 1958 et Tyka Evene, en 1960. John a choisi pour son fils le nom du personnage qu'il interprète dans son groupe de jazz: Prince Rogers, c'est donc son véritable prénom. Prince est souvent affublé à tort du nom de Roger Nelson.

Le père de Prince était un musicien de jazz brillant mais méconnu, qui se produisait régulièrement dans les clubs de la ville. Mattie l'accompagnait parfois au chant.

John et Mattie divorcent en 1968 ; Prince sera d'abord hébergé chez diverses personnes de sa famille avant de choisir d'habiter chez un de ses copains de classe, André Anderson. La mère d'André, Bernadette, s'occupait déjà de six enfants et Prince décidera de loger dans la cave des Anderson. Une longue amitié va se développer avec André, qui deviendra plus tard son premier bassiste sous le nom d'Andre Cymone.

Prince monte en 1973 son premier groupe "Grand Central", dans lequel il joue de la guitare et des claviers. Le groupe reprenait principalement des succès du Top 40 de l'époque.

L'année suivante, Grand Central jouit déjà d'une solide réputation à Minneapolis et Morris Day fut intégré au groupe. Figure charismatique, le nouveau venu deviendra plus tard une star à part entière, notamment pour sa participation au sein du groupe "The Time" et à son rôle dans le film "Purple Rain".

Le groupe fut managé un temps par la mère de Morris Day, qui avait de vagues connaissances dans le milieu artistique. Une Corporation fut créée et les musiciens furent payés par chèque. Le nom du groupe évolua en "Grand Central Corporation" ou "Champagne". Une rencontre eut lieu peu après avec un musicien et producteur, Pepe Willie, et ensemble ils commencèrent à travailler pour le groupe.

En décembre 1975, Pepe Willie emploie Prince comme guitariste pour des sessions de son propre groupe, "94 East". Ce fut la première fois que Prince enregistra en studio, il avait 16 ans. Un contrat fut signé peu après avec Polydor, mais "94 East" ne sortit jamais de disque (les bandes seront éditées bien plus tard sous le nom de "94 East featuring Prince").

Fort de cette première expérience, Prince embarque son groupe début 1976 dans l'enregistrement d'un album studio.

Ils enregistrent notamment au studio Moon Sound, à Minneapolis. Le propriétaire, Chris Moon, fut impressionné par le talent de Prince et lui proposa de travailler sur des publicités en échange de sessions studio gratuites. Au fil des semaines, Prince passait de plus en plus de temps à produire des maquettes sur lesquelles il tenait tous les instruments, au détriment du projet d'album pour "Grand Central Corporation", qui disparaît peu après.

En septembre 1976, Prince a complété 14 titres et part tenter sa chance seul à New York, sans succès. Chris Moon rappelle Prince à Minneapolis et lui propose de rencontrer Owen Husney, qui deviendra son premier manager.

Husney élabore avec Prince une stratégie pour conquérir les maisons de disques, notamment en le rajeunissant de deux ans et en le présentant comme le nouveau Stevie Wonder. Les deux hommes exigèrent des conditions jamais vues pour l'époque: permettre à Prince d'être son propre producteur (il a alors 18 ans !), et d'enregistrer trois albums pour lesquels il assurera seul la composition, l'écriture, les arrangements et tous les instruments. Ils obtiennent finalement un contrat avec Warner Bros assorti d'une avance de 180 000 $ pour 3 albums, et que Prince consommera presque intégralement pour l'enregistrement du premier.

Le premier disque de Prince est paru en 1978 et depuis cette date, Prince a vendu plus de 100 millions d'albums à travers le monde. Sa carrière est jalonnée de nombreux succès avec des tubes comme "I Wanna Be Your Lover", "Controversy", "1999", "Let's Go Crazy", "When Doves Cry", "Purple Rain", "Raspberry Beret", "Kiss", "Girls & Boys", "Sign O The Times", "Alphabet St.", "Batdance", "Get Off", "Cream", "Sexy MF" ou "The Most Beautiful Girl In The World".

En 30 ans de carrière, il a sorti plus d'une quarantaine d'albums sous son nom ou sous divers pseudonymes. On y compte deux double albums, trois triple albums, et un quadruple album : "Crystal Ball" (1998), qui existe également en édition limitée avec un disque supplémentaire qui en fait un quintuple album.

Son style musical, inspiré notamment par le funk expérimental de Shuggie Otis, George Clinton ou Sly Stone, oscille principalement entre le rock, le jazz et le funk groovy. Il est considéré comme l'un des artistes les plus novateurs des années 1980, de par ses prises de risques musicales et commerciales durant cette période.

La critique comme le public ont acclamé certains de ses albums, comme "1999" (1982), "Purple Rain" (1984), "Sign “☮” the Times" (1987) ou "Diamonds & Pearls" (1991). Ses contemporains lui reconnaissent en outre un sens incontestable de la mélodie (Miles Davis disait de lui qu'il était le nouveau Duke Ellington), une très grande maîtrise technique (Eric Clapton considère Prince comme un des plus grands guitaristes du monde).

Dans les années 1990 et 2000, il a également fait paraître des albums thématiques, comme un disque acoustique ("The Truth", 1997), un ballet néo classique ("Kamasutra", 1997), un disque piano ("One Nite Alone"…, 2001), un album jazz et violon ("Xpectation", 2003 avec Candy Dulfer et Vanessa Mae) ou encore un album instrumental où chaque titre fait exactement 14 minutes ("N.E.W.S.", 2003).

D'une manière générale, on peut considérer Prince comme un artiste "hors-norme", souhaitant constamment se démarquer de l'industrie du disque traditionnelle. Si cette stratégie a payé dans les années 1980, elle lui a valu une immense baisse de sa popularité dans les années 1990 du fait de son changement de nom pour un symbole. Il revint cependant au goût du jour dans les années 2000 notamment avec l'album "The Rainbow Children" (2001) encensé par la critique, ainsi qu'avec le coffret live "One Nite Alone" (2002). "Musicology" (2004) lui a permis de retrouver le succès aux USA avec 2 millions d'exemplaires vendus et une tournée qui fut la plus lucrative de l'année, devant Lenny Kravitz et Madonna. L'album 3121 paru en 2006 a été classé n°1 la semaine de sa sortie. En 2007, l'album "Planet Earth" a été écoulé à trois millions d'exemplaires avec un hebdomadaire britannique.

En plus de sa propre carrière, Prince a produit et composé de nombreux morceaux pour d'autres artistes (en signant parfois sous des pseudonymes). Les titres les plus connus sont: "Nothing Compares 2 U" (composé pour le groupe The Family, puis repris par Sinéad O'Connor), "I Feel For You" (repris par Chaka Khan), "Love…" Thy Will Be Done" et "Martika's Kitchen" pour Martika, "Manic Monday" pour The Bangles, "On the Way Up" pour Elisa Fiorillo, et plusieurs autres pour Lenny Kravitz, Madonna, Céline Dion, Sheena Easton, Joe Cocker, Maceo Parker, Stevie Wonder, ou George Clinton.

Il a d'ailleurs créé un univers musical totalement original en contrôlant des groupes "satellites" pour lesquels il produit, compose, écrit, et arrange intégralement les albums: "The Time", "Vanity 6", "The Family", "Madhouse", "Jill Jones", ou "Carmen Electra" entrent dans cette catégorie, ainsi que dans une moindre mesure Sheila E dont Prince a composé les deux premiers albums (mais n'a plus aucune influence sur ceux sortis par la suite)

Un artiste déterminé et avant-gardiste

Dès le départ, Prince a souhaité imposer aux maisons de disques sa vision personnelle de l'industrie musicale. En étant son propre producteur et en jouant de tous les instruments, il crée ainsi exactement le son qu'il souhaite sur ses disques. La signature "Produced, Composed, Arranged and Performed by Prince" devint une marque de fabrique constante sur les pochettes.

Cette responsabilité, portée par une seule personne, est pratiquement unique dans le monde du show-biz à ce niveau de notoriété (rappelons que plusieurs albums de Prince ont obtenu des scores de vente supérieurs à 5 millions d'unités). Le revers de la médaille est que Prince est seul à faire tous les choix artistiques, et certains de ses détracteurs estiment qu'il devrait « s'ouvrir » aux meilleurs producteurs du moment.

Tout au long de sa carrière, Prince a constamment cherché à faire évoluer l'industrie du disque tout en essayant de préserver la qualité intrinsèque de la création musicale.

Dès 1981, il commence à produire et enregistrer pour des groupes "satellites", qui lui permettaient d'engager une compétition complice, notamment avec le groupe The Time dans lequel on retrouve son vieux copain Morris Day. Les premières productions de ce type (The Time, puis Vanity 6, puis Sheila E) obtinrent de très bons scores de ventes. À tel point qu'en 1985, Prince et Warner forment un label conjoint : Paisley Park. Ce label produira des artistes n'ayant rien à voir avec l'univers de Prince (comme Three O'Clock, Taja Sevelle, Good Question…), ou réhabilitera d'anciens héros du funk et de la soul (Mavis Staples, George Clinton, Larry Graham…).

En 1986, il lance la construction à Minneapolis d'un immense complexe musical, également nommé Paisley Park. Avec ces studios ultra modernes à disposition, Prince n'a plus besoin de définir de budget ou de louer des studios d'enregistrement. Cet ensemble comprend également un atelier de confection, capable de réaliser toutes les excentricités vestimentaires pour Prince et l'ensemble de son groupe. Il y a aussi des ateliers de montage de vidéos, des salles de danse, et une salle de répétition grande comme une arène de hockey. Ces studios sont mondialement connus et de nombreux artistes célèbres viennent également y enregistrer, ou y répéter des tournées.

Cet univers exclusif permet à Prince de délivrer ses prestations "clef en main", sur tous les stades de la production.

D'ailleurs, sa production devient de plus en plus importante. En 1987 il souhaite sortir un triple album, "Crystal Ball", un projet qui sera refusé par la maison de disques pour des raisons commerciales. La même année il souhaita publier le "Black Album", un disque livré sous une pochette entièrement noire et ne comportant pas le nom de Prince. La sortie fut annulée une semaine avant la date officielle, et le disque devint ainsi l'un des albums les plus piratés au monde. Depuis cette époque un très grand nombre d'œuvres inédites, parfois même des albums entiers, s'échappent des studios Paisley Park et s'échangent sous le manteau. Pourtant, Prince semble très réfractaire au sujet des "bootlegs" (disques pirates).

Son intense productivité va progressivement nuire aux relations avec sa maison de disques. Prince annonce publiquement en avril 1993 son retrait définitif de l'industrie musicale, alors qu'il avait signé moins d'un an auparavant l'un des plus gros contrats de l'histoire du disque.

Engagé alors dans une longue bataille juridique avec la Warner pour la récupération et l'utilisation de ses œuvres, Prince se considéra pendant quelques années comme un "esclave" de l'industrie musicale (il inscrit au feutre le mot "slave" sur sa joue lors de ses apparitions en public). Cette période eut un effet désastreux sur sa notoriété et son public fut déstabilisé. D'autant que le nom de Prince était toujours utilisé pour les albums édités par Warner et délivrés par l'artiste pour remplir ses obligations contractuelles. Dans le même temps, ce dernier avait opté pour un symbole imprononçable et éditait son plus récent matériel sur son nouveau label obscur et mal distribué, NPG Records.

Ce changement de nom, bien que largement répercuté dans les médias, fut souvent l'objet de dérision. Placés devant la nécessité de le nommer malgré tout, les médias l'ont rapidement affublé, entre autres, de l'acronyme TAFKAP pour "The artist formerly known as Prince", ou du pseudonyme "Love Symbol", qui désigne également le symbole imprononçable dont il est question ci-dessus.

Pour autant, cette décision largement incomprise a l'époque a fait école depuis. Bien que d'autres artistes aient précédemment décidé de quitter leur maison de disques avec retentissement (citons Frank Zappa ou Léo Ferré), Prince fut le premier d'une longue série d'artistes à claquer la porte des majors dans les années 1990, comme Mariah Carey

L'avènement de l'internet grand public et la possibilité pour les fans de télécharger la musique directement en provenance de l'artiste (à l'aide du peer-to-peer, de sites comme MySpace ou de plate formes de téléchargement légales comme iTunes) ont contribué à renforcer les liens entre artistes et consommateurs de musique. Prince annonçait dès 1995 (sur l'intro de l'album "Exodus") que sa musique serait ainsi mise à disposition des fans.

Après bien des rebondissements, Prince est libéré de la Warner le 12 novembre 1996. Il en profite immédiatement pour éditer le premier triple album de sa carrière : le bien nommé "Emancipation". Il conservera toutefois l'usage du symbole jusqu'au 31 décembre 1999 et le terme de son contrat d'édition avec cette compagnie.

Par la suite il approcha à nouveau les maisons de disques pour signer des contrats de distribution uniquement, considérant que leur travail se limite à la promotion des disques. Il livrera alors ses albums "clefs en main", sans laisser à la maison de disque une quelconque possibilité de négociation sur le contenu, le livret, ou la qualité des chansons.

Lors de cette période, Prince se prépara également à la distribution directe de ses œuvres auprès de son public. Dans un premier temps, il ouvrit des magasins (les NPG Stores, en 1993), puis il proposa un système de vente par catalogue (1993), puis par téléphone (1994), pendant ses concerts (1995), puis par internet (1999), avant de proposer ses nouveaux morceaux sur le Musicology Download Store (2003-2006), un site de téléchargement légal.

En 2004, Prince crée l'évènement en distribuant son CD "Musicology" à l'entrée de ses concerts. À côté des ventes en magasin, plus de 400 000 exemplaires seront ainsi écoulés ce qui obligea les organismes américains à revoir leur méthode de calcul des ventes de disques. En effet, le CD est bien vendu puisque son prix est inclus dans le prix du billet de concert.

En 2006, Prince débute une série de concerts en résidence à Las Vegas sur le thème de "3121". Après un passage très remarqué lors de la finale du Superbowl en février 2007, ce concept sera prolongé à Los Angeles.

En 2007, il donne une impressionnante série de 21 concerts à Londres à guichets fermés, dans une salle de 18 000 places (l'O2 Arena). Reproduisant la méthode éprouvée en 2004 avec "Musicology", l'album "Planet Earth" sera distribué gratuitement à l'entrée de la salle sur présentation du billet d'entrée. Au même moment, cet album est distribué en Grande-Bretagne avec l'hebdomadaire Mail of Sunday, tiré pour l'occasion à trois millions d'exemplaires! Ce procédé lui attirera le courroux des disquaires britanniques qui retirèrent immédiatement l'album des rayons.

D'une façon incontestable, Prince a profondément modifié les rapports entre artistes et maisons de disques, créant un nombre important de précédents notamment dans le domaine de l'auto-production et de la distribution directe du musicien vers les consommateurs de musique.


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